RE-CRÉER LA PIÈCE AU THÉÂTRE DES MATHURINS

Après ce succès en l'église St Sulpice, c'est une grâce de re-créer la pièce dans un théâtre. Nous avons essayé d'y installer une atmosphère sacrée dès l'entrée de chaque spectateur. Après nos journées épuisantes, stressantes, l'idée est de venir goûter une heure de paix profonde, de vie intérieure dans une époque où nous nous perdons dans la vie extérieure, le paraître au lieu de l'Être. Dès l'entrée, Eva est déjà sur scène, en prière, en oraison profonde dans un écrin de lumière. Le rideau rouge est entrouvert...comme un passage entre le théâtre et le spirituel, le monde profane et sacré...notre quotidien et l'au-delà de nous-même...le visible et l'invisible...

La beauté des chants sacrés de David Alan Nihil (Les Angélismes) enveloppe la salle dans les volutes d'encens. Peu à peu, le rideau s'ouvre...nous sommes dans l'intimité de Thérèse..son âme...Tout en nous racontant sa vie, elle nous parle aujourd'hui...de vie intérieure...de goûter la paix...comme un fruit sucré en plein désert...La lumière en contre-jour renforce l'implacable montée dramaturgique de Thérèse vers sa mort, sa naissance au ciel...

Depuis septembre dernier, nous avons donné la pièce dans toutes sortes d'églises, des hôpitaux, des chapelles, des prisons...à chaque fois, re-créer est une grâce. Chaque soir est aussi une re-création. Eva est une actrice sans cesse en quête. Elle modifie, pétrit son jeu, l'approfondit, le cherche...se laisser chercher par Thérèse...dans toute l'humilité possible. On peut voir le spectacle des dizaines de fois, à chaque fois il se renouvelle. Il est vrai que le donner dans un beau théâtre comme les Matthurins, où le son, la qualité des lumières, le confort de l'assise permet de se retrouver au premier rang de Thérèse.